Dans une précédente livraison de De(s)générations (n° 9), intitulée « Figure, figurants », nous avions questionné certains états de figures, partant de l’idée que le destin esthétique et politique du sensible s’inscrit dans une histoire du rapport entre les corps et les dispositifs de leur mise en scène. À ce rapport, au degré zéro de ce rapport, nous avions donné le nom provisoire de figurant. S’intéresser derechef au figurant, c’est donner droit à celui – en réalité une multitude – dont le rôle est de faire corps sans pouvoir se constituer en sujet. Cette vacance du sujet actoriel qui définit l’espace où comparaît le figurant est d’évidence un des lieux communs du cinéma. Mais le figurant est en lui-même une exception. Car la plus commune des figures, et en ce sens la figure du commun, en vient à désigner celui qui n’est inclus dans l’espace esthétique, social et politique qu’à condition d’en être préalablement écarté comme sujet efficient. Le figurant serait en quelque sorte la figure d’une impropriété. Impropriété qui n’est autre que la forme sous laquelle nous est donnée la communauté.
Sommaire :
Édito : Jean-Marc Cerino, Xavier Vert
Bernhard Rüdiger : Le marqueur
Xavier Vert : Poétique et politique du figurant
Francesco Careri : Rom, ou de l’impossibilité d’être un figurant
Antonia Birnbaum : Ville, cité, site - Déplacement de l’hospitalité
François Bon : Face B
Bernard Baas : Retour sur … « Peuple des voix » - La voix hors-discours : excès ou exclusion ?
Boris Lehman : Photographies - Portraits de Boris Lehman en figurant
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