"La Chine a mille visages tous aussi fascinants les uns des autres. Comment partager avec vous tous ces délices.
D’abord, un premier contact :celle d’une cuisine riche en couleur, en délicatesse, en saveurs diverses mais toujours pleine de surprises tout comme les multiples rencontres que nous faisons le temps d’une chanson, d’une danse, d’un peu de sport ! Ce que nous prenions pour des jeux d’enfants sont en fait pour les adultes : une salle de sport à ciel ouvert… en avant les abdos !!
Les parcs nous réservent toujours des surprises.
Les personnes que nous croisons sont souvent étonnées, curieuses, les questions fusent et c’est frustrant de ne pouvoir y répondre et échanger avec la population. Nous croisons parfois des regards inquiets et interrogateurs (surtout chez les plus vieux, mais dès qu’on prononce le mot « fagoa » les regards s’illuminent. Et la curiosité l’emporte.
Nous rencontrons des gens charmants, plein d’attentions… les invitations des professeurs et des étudiants pleuvent, nous accompagnant parfois pour nous faire visiter des places comme ce vieux quartier russe, nous emmener aussi sur les lieux de tournage du film de (Wang Bing « A l’ouest des rails ». C’est toujours très impressionnant de se retrouver sur les lieux du tournage. La ville change tellement et si vite que je ne peux reconnaître les rues mais les ouvriers sont partout autour de nous et je ne peux m’empêcher de penser à ceux de cette même ville : Shenyang. Qui se livrèrent à la caméra dans le film de Wang Bing, tourné dans les hauts fourneaux. Les ouvriers se laissaient aller aux confidences face aux changements à venir. Que ce soit social où politique. Les bouleversements à venir crèvent l’écran, leurs inquiétudes face à cette machine infernale qu’est le progrès-version libéralisme outrancier, la course au profit (la Chine d’aujourd’hui.). La jeunesse rêve de liberté et de démocratie d’ailleurs à chaque « cambéi », ils m’interpellent en me disant : Free.
Nous avons aussi l’immense privilège et le plaisir d’assister à notre premier mariage chinois ! Professeur Sun s’est marié !!! Ancien étudiant en photographie à Arles Sun a enfin dit OUI, et trinqué (cambéi) à la santé de notre Brigitte ! Moment plein d’émotion. Pour l’évènement, la cérémonie à lieu dans un restaurant aux décors hollywoodiens: un décor floral en forme de cœur pour l’entrée de la mariée, une allée de colonnes avec tapis rouge et podium avec un animateur de tout droit sorti d’un show télévisé. Sun a du s’incliner devant les parents de son épouse et ses propres parents. On peu plus solennel ! bien que tout le monde rigolait de bon cœur !! Surtout quand nous avons du chanter !!!! Heureusement les invités semblaient ne pas posséder d’oreille ! OUF ! Oh c’est bête pas de quoi nous faire « chanter » !!!! Sun compte sur Elsa pour assister à son premier mariage français, quand il viendra ! Elsa tu n’as plus que deux mois!!
Après un si beau mariage rien ne vaut un peu de shopping dans un appartement qui, en fait est un « petit magasin » de DVD …. !!? Quand on n’a pas le droit, on prend le gauche ici aussi, ça fait plaisir.
Beaucoup d’étudiants m’affirment que les Français sont les plus « romantiques » …euh… on a des cours à prendre !! Je vous le dis ! Les garçons et les filles chinoises sont hyper « romantiques ». Après avoir assisté à la messe catholique ….et oui ! On aura tout fait (mais pas de notre plein gré) …qu’est ce qu’on ne fait pas pour l’art ! Paris valait bien une messe, pourquoi pas Shenyang !!! Je reste perplexe !
Nous assistons donc à un défilé de jeunes mariés en habit, venus prés du portail de l’église pour se faire prendre en photo. Certains plus fortunés pourrons, en payant, accéder au parvis de l’église ! Pas de petit profit !! Les mariés posent même avec un nounours en peluche. Même s’ils sont adultes, il reste une part d’enfance et de candeur en eux. Mais là aussi le jeu est présent.
On le trouve partout au détour d’une ruelle, jeu de carte, jeu d’échec, jeu de domino….n’ayant pas de lieu approprié, une simple table à l’extérieur, une charrette, une caisse de livraison et le jeu commence. Un attroupement assiste et participe aux discutions, les conseils fusent … on joue parfois pour de l’argent. Les personnes âgées se retrouvent ainsi. A la nuit tombée dans les parcs, sur les places on se retrouve pour danser le Rock chinois ou une sorte de Madison ! Où du cerceau en rythme de la corde à sauter infernale !!! Et j’en passe ….
Ma quête pour tenter de pénétrer l’âme chinoise demeure et je me heurte davantage à du made in China. Toutefois, ça et là, j’arrive à croiser son chemin. En atelier de peinture traditionnelle bien davantage qu’en atelier de peinture contemporaine où j’ai le sentiment de trouver une peinture occidentale, un peu comme une perte d’identité en somme. Mais il me reste 2 mois, et puis l’architecture, les parcs, les espaces, la nature et tout ce qu’il me reste à découvrir, les rencontres à venir vont peut-être continuer à alimenter ma recherche, au-delà des contrastes permanents." Pascale
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