vendredi 11 mars 2011

Projection de La ricotta de Pasolini suivie d'une conférence de Xavier Vert




Le 17 mars 2011 de 16h30 à 18h30 :


Projection de La ricotta de Pasolini (30mn),
suivie d'une conférence de Xavier Vert : Poétique et politique du figurant

La Ricotta de Pier Paolo Pasolini est le film des vicissitudes du tournage d’un film : un réalisateur, interprété par Orson Welles, met en scène la Passion du Christ sous forme de tableaux vivants empruntés à la peinture dite maniériste ou anti-classique italienne. Se dégage cependant un personnage, Stracci, figurant le bon larron crucifié à côté du Christ, dont les préoccupations – essentiellement se nourrir – contrastent avec celles des autres acteurs, mais dont le destin se superpose à celui de l’histoire racontée par le film dans le film : la Passion et la mort.

Stracci – littéralement « haillons » – est un personnage doublement exclu de l’histoire, capitaliste et bourgeoise, marxiste et ouvrière. Sans calcul possible sur le passé et le futur, il est assigné au présent absolu du besoin. Car c’est d’abord l’élément de pure vitalité qui importe pour Pasolini. Telle vitalité conjuguée au présent s’oppose en effet au souci du passé, qui est la marque du bourgeois, autrement dit son intéressement au temps sous la forme du patrimoine ; telle vitalité s’oppose également au calcul sur l’avenir du prolétariat, autrement dit sa prise en charge idéologique dans l’attente de la révolution. Dépouillé de toute forme politique, Stracci le figurant est le représentant de la vie naturelle, élémentaire et physiologique telle qu’elle échappe à l’histoire.

C’est ce statut de marginalité sociale et d’exception politique que nous interrogerons pour tenter de dégager ce qu’on pourrait nommer chez Pasolini une poétique et une politique du figurant.





Salle de conference de l'École Supérieure des Beaux-Arts de Nîmes




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